LES PETITS RÉACTEURS MODULAIRES (SMR) : LES STRATÉGIES DES PUISSANCES NUCLÉAIRES

Pour tout savoir sur les petits réacteurs modulaires.

Introduction

La maitrise de l’énergie nucléaire est sans conteste un vecteur d’influence sur la scène internationale. En exportant ses technologies nucléaires, un État fournisseur ne propose pas qu’un produit, mais toute une série de normes, de standards et de services associés qui vont sceller une coopération, voir une dépendance énergétique et diplomatique sur plusieurs décennies. Ce faisant, plus un pays est présent sur le marché de l’atome et plus son influence est grande sur la gouvernance nucléaire mondialisée. Depuis le début des années 2000, les petits réacteurs modulaires, ou « Small Modular Reactor » (SMR), se sont progressivement imposés dans les réflexions stratégiques et l’espace médiatique. Forts de leur conception simple, mobile et modulaire, ces réacteurs de faible puissance ouvriraient la porte à une énergie nucléaire plus abordable et multiusage, depuis les territoires les plus isolés, jusqu’aux villes les plus peuplées et au cœur des industries les plus énergivores. Malgré des incertitudes persistantes sur leur rentabilité économique, certains États se mobilisent pour s’imposer sur ce marché naissant où maitrise technologique et influence géopolitique se confondent. Car les SMR pourraient ouvrir la porte à un nouveau champ d’influence auprès d’États qui jusqu’ici n’étaient pas en mesure de se nucléariser. Ils deviendraient un moyen d’élargir la sphère d’influence industrielle, commerciale et diplomatique des pays exportateurs, parmi lesquelles : les États-Unis, la Russie et la Chine. En parallèle, l’Union européenne (UE) cherche à rattraper ce retard sur ce segment appelé à devenir stratégique pour sa transition écologique et sa recherche d’autonomie.

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