RECOMMANDATIONS POUR LE TRANSPORT DE VEHICULES ELECTRIQUES ET HYBRIDES A BORD DES NAVIRES
Document réalisé par la sous-direction de la sécurité maritime en collaboration avec le Bataillon des Marins Pompiers de Marseille et Armateurs de France.
Le développement des véhicules électriques à batteries (VEB) dans l'industrie a notamment entraîné une augmentation du nombre de voitures et engins électriques fabriqués dans le Monde. Au cours des dix dernières années, les ventes de VEB sont passées d'environ 100 000 à 6 750 000 par an, avec une augmentation de 108 % rien qu'entre 2020 et 2021. Elles devraient augmenter considérablement au cours de la prochaine décennie. Le nombre de véhicules électriques (VE) vendus dans le monde a atteint 10 millions d'unités en 2023. La plupart de ces véhicules sont alimentés par des batteries lithium-ion. Près d’une voiture sur trois sur les routes en Chine devrait être électrique d’ici 2030, et près d’une voiture sur cinq aux États-Unis et dans l’Union européenne. Il peut néanmoins y avoir d’autres technologies utilisant du Li-métal qui ont un profil de risque différent des batteries Li-ion et qu’il convient de considérer à part (comme cela est le cas dans le règlement type TMD UN). Par ailleurs, on observe une augmentation continue des nouvelles commandes de transporteurs de véhicules. Selon les données fournies par Clarkson, en octobre 2023, les nouvelles commandes de transporteurs de véhicules avaient atteint 60 navires, pour une capacité de transport de 488 600 véhicules. À l'heure actuelle, les commandes de transporteurs de véhicules en attente totalisent 170 navires, pour une capacité de transport de 1 300 000 véhicules, ce qui représente 32,35 % de la flotte existante. Pour la plupart de ces commandes en attente, il est prévu que les livraisons interviennent après 2025. On retrouve donc logiquement ces véhicules à bord de navires, soit transportés en tant que marchandises depuis les pays d’exportation à bord de car carriers, soit embarqués avec des passagers à bord de navires rouliers à passagers. Ces deux modes de transport ont des exigences différentes du point de vue du transport : dans le premier cas les véhicules sont transportés quand ils quittent le navire jusqu’à leur destination ; dans le second, les véhicules utilisent leur réserve d’énergie pour quitter le navire et atteindre à minima le point de charge le plus proche. Le nombre réduit d’incendies en lien avec le transport de véhicules électriques ou d’engins de nouvelles mobilités électriques (vélos, trottinettes) à bord de navires atteste du caractère rare de ce type d’incidents. Ce constat ne doit pas conduire à une diminution de la vigilance des opérateurs, d’autant plus si l’on considère l’augmentation des volumes transportés sur les années à venir, et le vieillissement du parc des véhicules et engins équipés de batteries et l’équipement de la plupart des navires rouliers existants d’un système d’extinction fixe par dioxyde de carbone. Tout particulièrement, les incendies qui surviennent à bord de grands navires de charge transportant des milliers de véhicules sont alarmants.
Les incendies de véhicules équipés de batterie au lithium représentent un danger plus élevé, en raison du phénomène d’emballement thermique qui rend le feu difficile à maîtriser et de différents paramètres d’usage et géographiques (comme l’utilisation accrue de super chargeurs ou l’exposition au soleil). Il est désormais généralement admis que les dispositifs de lutte contre l'incendie à bord des navires sont conçus pour répondre à des normes applicables aux véhicules utilisant des combustibles classiques, et ne sont pas pleinement adaptés pour faire face aux risques d'incendie associés au transport maritime de véhicules électriques à batterie au lithium, pour lequel il manque des moyens efficaces de lutte contre l'incendie. L’extinction de feux de batterie est plus difficile que celle d’incendies conventionnels, en raison de la réaction exothermique extrêmement forte qui rend le dioxyde de carbone inefficace et nécessite un refroidissement prolongé a grandes quantités d’eau. Cette réaction entraîne également des projections importantes de matières incandescentes rendant l’intervention plus difficile. Les Véhicules électriques sont devenus un domaine d'attention majeur pour le transport maritime en raison de l'augmentation du nombre d'incendies sur les navires transportant ce type de véhicules. Les contraintes opérationnelles liées à la prévention, la détection et la lutte incendie à bord d’un navire rendent en effet encore plus complexe la gestion de ces risques et requièrent une approche spécifique. L’emballement thermique rend l’extinction du feu difficile. Un feu de VE sans emballement thermique se traite comme un feu de véhicule classique. Sans cadre réglementaire international clair, Il a été jugé utile de proposer un ensemble de recommandations à l’usage des acteurs de la chaine du transport maritime tel que les armateurs, les chargeurs et les affréteurs par exemple.
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